L’« Appel à idées innovantes » encourage les personnels médicaux et paramédicaux du Centre hospitalier sud francilien (CHSF) à imaginer et proposer des solutions qui résoudraient un problème rencontré dans leur pratique.
Le dispositif les aide à concrétiser leur idée originale de produit, service ou procédé… qui améliore le soin ou la prise en charge du patient.
En solo ou en équipe, les lauréats sélectionnés par un comité d’experts de l’innovation bénéficient d’un financement d’amorçage et d’un accompagnement de Genopole dans la recherche de partenaires académiques, institutionnels ou industriels et la construction d’une feuille de route. Les projets en cours depuis le lancement en 2019 couvrent des thématiques variées comme le suivi de patients à l’aide d’outils connectés, l’analyse automatisée d’images médicales, la télémédecine, l’éducation thérapeutique digitale, le dépistage de cancers, la formation aux gestes médicaux par simulation…
Les douze candidatures reçues fin 2020 pour la 3e édition et leur qualité témoignent de la pertinence du dispositif et du potentiel d’innovation de la communauté médicale et paramédicale du CHSF.
Gilles Lasserre, directeur général de Genopole : « L’Appel à idées innovantes est une composante majeure du partenariat construit depuis près de 10 ans avec le Centre hospitalier sud francilien pour consolider des actions au bénéfice de la recherche ou du soin. Les spécificités de l’écosystème évryen pourront aider le CHSF à relever les grands défis hospitaliers actuels, par exemple par l’émergence de solutions numériques, l’essor de la réalité virtuelle dans la formation ou encore la diffusion de la génomique. »
L’écosystème évryen au bénéfice de l’innovation biomédicale
Le dispositif s’appuie sur l’écosystème de recherche et d’innovation d’Evry-Courcouronnes et Corbeil-Essonnes, et de son vivier de compétences. Il participe à la dynamique du biocluster en rapprochant les praticiens et personnels paramédicaux du CHSF et les acteurs de l’écosystème (laboratoires, entreprises, écoles d’ingénieurs…).
Toutes initiatives confondues, ces synergies ont contribué à l’émergence d’une vingtaine de projets collaboratifs.
Les liens établis se sont ainsi révélés efficaces pendant la crise sanitaire du COVID-19. Par exemple, un outil de calcul automatique d’un score de risque cardiaque a été mis au point par le laboratoire Ibisc (Informatique, Bioinformatique et Systèmes Complexes) et le service de cardiologie du CHSF pour aider les praticiens à adapter leur prescription médicale contre le coronavirus. L’outil est accessible en ligne à tous les professionnels de santé ( En savoir plus ).
Gilles Calmes, directeur général du CHSF : « Notre partenariat avec Genopole nous ouvre les ressources de la recherche fondamentale, universitaire et industrielle avec les entreprises de biotechnologies. Ce lien s’est renforcé au cours de la crise sanitaire. Ces échanges sont une chance pour notre communauté hospitalière. Le succès de l’appel à idées en témoigne. A ce jour, 17 idées innovantes et utiles dans la pratique des professionnels de santé ont été concrétisées ou sont en voie de l’être. »
Une dynamique de territoire au bénéfice des patients
Pour cette 3e édition, le dispositif a été renforcé par l’implication et le soutien financier du Département de l’Essonne à hauteur de 15 000 euros et de l’Agglomération Grand Paris Sud. Leurs engagements affirment une dynamique de territoire qui œuvre aux côtés du CHSF au bénéfice d’un bassin de près de 700 000 habitants.
Ces acteurs, très engagés sur le volet « Enseignement supérieur, Recherche & Innovation » ont été étroitement associés à la réalisation du programme et à la sélection des candidatures. Leur participation est l’opportunité d’étendre le réseau de partenaires et d’asseoir l’ancrage territorial des projets en développement.
François Durovray, président du Département de l’Essonne : « Ces dernières années, l’Essonne a enregistré l’une des plus fortes croissances de population en Île-de-France. Parallèlement, le nombre de praticiens et d’établissements de santé tend à diminuer. Le Département de l’Essonne entend lutter contre la désertification médicale et améliorer l’accès aux soins en mobilisant notamment l’écosystème de recherche local au service de la santé des Essonniens. Il s’engage donc aux côtés de Genopole et du Centre hospitalier sud francilien en accompagnant financièrement cet appel à idées qui contribue à faire de l’Essonne, un territoire plus attractif et plus innovant. »
Michel Bisson, président de Grand Paris Sud : « Grand Paris Sud, avec tous ses partenaires, a pour ambition de développer toujours plus la recherche et l’innovation au service des populations. A ce titre, l’agglomération soutient toutes les initiatives qui permettent de féconder les projets innovants portés par les équipes du territoire. L’Appel à idées innovantes initié par Genopole en lien avec le CHSF est exemplaire parce qu’il permet par l’innovation d’améliorer concrètement la vie de nos concitoyens. »
Six idées innovantes pour 2021
Une base de données exhaustive pour le suivi des patients et la recherche sur les AVC
- 💡 L’idée :
Enrichir la base de données E-stroke des patients pris en charge pour AVC par la collecte automatique de leurs résultats d’examens biologiques, faisant ainsi de l’Unité neurovasculaire du CHSF la première en France à constituer une base des données cliniques, radiologiques et biologiques de l’ensemble de ses patients AVC.
- 🤝 La collaboration :
Dr Nicolas Chausson, service de Neurologie, et l’ENSIIE (Ecole nationale supérieure d’informatique pour l’industrie et l’entreprise).
Une étude génétique sur des patients présentant une anomalie carotidienne
- 💡 L’idée :
Rechercher une cause génétique probable du « web carotidien », une malformation de la carotide identifiée récemment comme responsable d’AVC sévères et récidivants chez les sujets de moins de 60 ans.
- 🤝 La collaboration :
Dr Nicolas Chausson, service de Neurologie, Pr Melki, Consultation Génétique/Médecine néonatale, et le Centre national de recherche en génomique humaine (CNRGH).
Un outil de réalité virtuelle pour s’entraîner à la gestion de crise
- 💡 L’idée :
Former les professionnels de santé à la gestion de situations sanitaires exceptionnelles (afflux de patients ou victimes traumatologiques, attentat chimique…) par une immersion en réalité virtuelle.
- 🤝 La collaboration :
Dr Desclefs, SAMU-SMUR, et équipe IRA2, laboratoire Ibisc (Informatique, bio-informatique et Systèmes complexes).
Un simulateur associant l’œil et la main pour former les anesthésistes
- 💡 L’idée :
S’exercer en réalité virtuelle à l’injection d’un anesthésique local près d’un nerf ou de vaisseaux avec un outil alliant le geste, avec une aiguille dite « haptique » simulant la sensation de la traversée des différents tissus, et le guidage visuel par échographie.
- 🤝 La collaboration :
Dr Brocas, Anesthésiologie, et Amine Chellali, équipe IRA2, laboratoire Ibisc.
Améliorer le diagnostic et le suivi de l’embolie pulmonaire par l’intelligence artificielle
- 💡 L’idée :
Concevoir un logiciel qui quantifie et localise précisément les défauts de perfusion (alimentation en sang et oxygène) des poumons à partir d’images de scintigraphie, pour le diagnostic de l’embolie pulmonaire et le suivi avant-après traitement.
- 🤝 La collaboration :
Dr Messai, Médecine nucléaire, et Vincent Vigneron et Jean-Philippe Congé, équipe SIAM, laboratoire Ibisc.
L’auto-rééducation ultra-précoce pour la récupération des troubles du langage après un AVC
- 💡 L’idée : Une prise en charge intensive dès le premier jour d’hospitalisation après AVC grâce à un logiciel d’exercices de « bain de langage » impliquant activement le patient, pour une récupération optimale des fonctions du langage.
- 🤝 Collaboration en cours de construction :
Dr Flamand-Roze, Neurologie.
« Cette nouvelle édition de l’Appel à idées démontre l’intérêt du dispositif auprès des praticiens de l’hôpital sud francilien et des chercheurs de notre écosystème évryen » se félicite Gilles Lasserre, directeur général de Genopole.
« Aider à l’émergence d’innovations hospitalières en se plaçant au plus près des contraintes et des besoins du terrain, c’était l’objectif de l’Appel à idées lors de son lancement par Genopole il y a deux ans. Nous sommes sur la bonne voie. »