Etape historique pour Global Bioenergies qui atteint le marché, avec le lancement en juin, de sa marque de maquillage LAST qui répond à une double exigence de naturalité et de longue tenue.
Interview de Marc Delcourt, DG fondateur de Global Bioenergies
Pouvez-vous nous en dire plus sur le procédé de production d’isododécane, base de vos produits de maquillage ?
Marc Delcourt : « Nous avons créé en novembre 2019, une unité de formulation cosmétique dans notre laboratoire à Evry. Nous y avons développé nos premiers prototypes de produits cosmétiques pour les yeux, dont l’isododécane constitue l’ingrédient majoritaire. L’isododécane est l’assemblage de trois molécules d’isobutène que nous produisons à partir de ressources renouvelables comme la betterave, la paille, les copeaux de bois… Les sucres de ces ressources végétales sont transformés par des micro-organismes en isobutène selon un procédé de biologie de synthèse que nous avons développé ces dix dernières années et dont nous détenons les droits exclusifs. Les prototypes ont été ensuite perfectionnés et industrialisés avec l’un des principaux façonniers européens du domaine du maquillage… Nous arrivons donc sur le marché avec un isododécane biosourcé alors que l’isododécane, premier ingrédient des mascaras et des rouges à lèvres longue durée, où ils représentent de 25 à 50% des formules, était jusqu’ici exclusivement pétrosourcé ».
Vos produits prouvent que « naturalité » et « longue durée » peuvent s’accorder …
Marc Delcourt : « Le maquillage d’origine naturelle existe mais la performance longue tenue n’est pas au rendez-vous. Nous prouvons qu’il n’y a pas à choisir entre naturalité et longue durée. L’isododécane est la base du maquillage longue durée et le premier ingrédient en proportion. Biosourcé et associé à d’autres ingrédients d’origine naturelle pour compléter la formule, il nous permet d’atteindre un niveau de naturalité élevé (supérieur à 90%), combiné à des performances au niveau des meilleurs produits de maquillage du marché ».
Pourquoi ce choix d’investir le domaine des cosmétiques ?
Marc Delcourt : « Notre société de biologie industrielle a vocation à offrir des alternatives à la filière de la pétrochimie. Nous n’abandonnons pas la filière des biocarburants mais il est aujourd’hui très difficile de concurrencer un pétrole encore très peu cher. Nous avons donc fait le choix d’investir le domaine des cosmétiques, qui est en très forte quête de naturalité, où le prix d’un isododécane biosourcé, plus élevé que son équivalent pétrosourcé, peut être admis par les consommatrices … Il nous a fallu acquérir tous les métiers de la cosmétique, la formulation, le marketing, le packaging, l’e-commerce, le règlementaire… Nous l’avons fait avec l’agilité que permet une société comme la nôtre ».
Quelles sont vos perspectives de développement commercial ?
Marc Delcourt : «Nous franchissons le cap de la commercialisation. Tout le chiffre d’affaires réalisé jusque-là était du partenariat. Nous allons réaliser notre premier chiffre d’affaires récurrent. Notre première production compte environ 300 000 unités. Au prix de 20 euros l’unité, elle représente une valeur de marché de 6 M€. A partir de 2022, nous prévoyons une montée d’échelle en vendant aux leaders du marché des ingrédients pour le maquillage, afin que tout ce segment puisse atteindre la naturalité. Puis nous élargirons notre business à d’autres segments de la cosmétique comme les soins capillaires et les produits dermocosmétiques ».