Anova-Plus développe et commercialise des tests ADN pour diagnostiquer les parasites (champignons, bactéries, insectes, mauvaises herbes et virus) des vignes, de pommes de terre, blés, oliviers, maïs … Directement utilisables dans les champs, les tests donnent un résultat en moins d’une heure : ce qui représente un précieux gain de temps, d’argent et d’efficacité pour les professionnels agricoles. En identifiant génétiquement les variants des « ennemis des plantes » et leur résistance aux pesticides, Anova-Plus évite les traitements inefficients à grande échelle, contribuant ainsi à la transition agroécologique.
La société s’apprête à lancer une campagne de financement participatif pour renforcer sa puissance de R&D et sa force de vente.
Président et directeur scientifique d’Anova-Plus qu’il a fondée en 2012, Marc Masson porte à son palmarès d’agronome généticien la création, « avec ses équipes », de la Charlotte, célèbre variété de pomme de terre, de l’Amandine et de la Chérie. Marc Masson est l’un des tout premiers entrepreneurs installés à Genopole dont il a soutenu la création dès 1992.
Il nous explique la portée de ses tests diagnostiques de parasites ou de résistances aux pesticides.
Quelle est l’innovation d’Anova-Plus ?
Marc Masson : « Nous développons et commercialisons des tests ADN de diagnostic de parasites des cultures, directement utilisables dans les champs. Nous avons capté et combiné plusieurs technologies en génomique et génétique, développées à Genopole (CEA, IntegraGen, Généthon…) et les avons adaptées pour concevoir un mini-lab transportable, facile à utiliser, qui délivre un résultat en moins d’une heure. Un gain de temps et d’argent précieux par rapport aux analyses en laboratoire.
Nous caractérisons les mutations génétiques des insectes, champignons ou mauvaises herbes qui les conduisent à résister aux produits phytosanitaires et à attaquer certaines variétés de plantes. Nous sommes les seuls au monde à permettre cette détection directement sur site ».
Comment contribuez-vous au changement de pratiques dans l’agriculture ?
Marc Masson : « Nos outils de détection précoce et rapide permettent d’optimiser l’utilisation des produits phytosanitaires et de choisir les variétés les plus adaptées. Traiter au bon moment les parasites, avec la molécule efficace, permet de réduire le nombre de traitements et leurs dosages. L’impact est environnemental mais aussi sanitaire, c’est le concept de santé unique qui me tient à cœur. Contribuer à la santé des plantes, c’est contribuer à la santé humaine. Notre approche s’apparente à celle de la médecine personnalisée en santé humaine: notre technologie repose sur la connaissance des génomes, sur le profil génétique des espèces, pour éviter l’administration de traitements inefficaces ».
Qui sont vos client ?
Marc Masson : « Ce sont les conseillers agricoles, les coopératives agricoles, les chambres d’agriculture, les semenciers, les sociétés phytosanitaires et les gros exploitants. Nous leur vendons les tests que nous avons développés contre la flavescence dorée et le mildiou qui ravagent les vignes, le Xylella qui s’attaque aux oliviers, l’alternariose et le Virus Y qui sévissent dans les champs de pomme de terre, la septoriose, maladie du blé la plus fréquente en France … Nous développons aussi des tests sur demande pour d’autres cultures, les petits fruits (fraise, framboise, mûre), les plantes potagères (tomate, poivron, aubergine, concombre, choux, ..) et aromatiques (basilic, laurier, thym) etc. ».
Quels sont vos projets ?
Marc Masson : « Nous mettons en place des parcelles « de référence » dans l’hexagone, dans lesquelles nous allons réaliser des études sur la fréquence des variants des parasites résistants aux produits phytosanitaires. Nous voulons dresser une cartographie GPS, générer une base de données qui sera proposée par abonnement aux exploitants et leurs conseillers. Ces derniers pourront ainsi suivre l’évolution de leurs secteurs, affiner leurs approvisionnements en phytosanitaires et mieux choisir les variétés à cultiver dans le but de mieux prévenir la propagation des maladies et de réduire les pertes de rendements. ».
La société s’apprête à lancer une campagne de financement participatif avec le soutien du GIP Genopole.