Focus sur l’Asie du Sud-Est pour une équipe de Genopole qui s’est rendue du 7 au 18 octobre au Japon puis en Corée du sud, pour présenter Genopole et plusieurs sociétés accompagnées à des grands groupes pharmaceutiques, des investisseurs et des bioclusters, en quête d’innovations biotechnologiques et ouverts aux partenariats à l’international.
Interview de Laurence Lacroix-Orio, directrice du Pôle Croissance du Département Développement Des Entreprises Et Prospection – Genopole, qui nous explique l’objectif de cette mission et les perspectives de collaboration obtenues.
Pourquoi cet intérêt pour l’Asie du Sud-Est ?
Laurence Lacroix-Orio : « L’Asie du Sud-Est est un marché très porteur et très dynamique dans le domaine de la santé.
La population japonaise a l’espérance de vie la plus élevée au monde !
C’est évidemment un bon point pour le pays mais il engendre un vieillissement de la population et ses corollaires, l’augmentation du nombre de cancers, de maladies neurodégénératives et cardiovasculaires… D’où un fort investissement du gouvernement japonais pour soutenir la médecine régénérative et l’innovation biomédicale.
La Corée du Sud est également très ouverte à l’open innovation avec des partenaires internationaux.
L’objectif de cette mission de prospection est de saisir des opportunités de collaborations avec des grands groupes, des fonds d’investissements mais aussi des bioclusters dont les missions s’apparentent à celles de Genopole ».
Les grands groupes pharmaceutiques sont-ils également enclins aux collaborations ?
Laurence Lacroix-Orio : « Les pharmas sont nombreuses à rechercher du licensing pour renforcer leur portefeuille de molécules, en oncologie, contre les maladies cardio-métaboliques, les maladies rares….
Plusieurs groupes pharmaceutiques comme Daïchi Sankyo au Japon et Celltrion en Corée, veulent s’étendre en Europe. Pourquoi pas à Genopole ?
Ils sont maintenant informés des facilités foncières dont nous disposons pour la construction d’unités de bioproduction…
Les discussions sont engagées et le climat de confiance est installé. C’est tout l’intérêt d’aller sur place. Nous avons pu entrer facilement en contact avec de nombreux acteurs de la biotech au congrès BioJapan, le plus grand événement biotech organisé en Asie qui attire chaque année 15 000 professionnels de l’industrie pharmaceutique du monde entier, mais aussi à la Global Life science à Tokyo, à la Pharma Partnering Conference à Osaka et dans différents clusters au Japon et en Corée du sud.
Que ce soit à Kawasaki ou Kobé au Japon, Kist à Innopolis, Magok et Incheon en Corée, tous ceux que nous avons visités partagent notre vision : échanger les bonnes pratiques et formaliser notre collaboration pour faciliter l’installation de nos sociétés biotechs sur leurs sites et accueillir inversement les leurs, à Genopole ».
Genopole est-il déjà identifié en Asie du Sud-Est ?
Laurence Lacroix-Orio : « Oui les précédents échanges établis au cours des années passées font que Genopole est identifié comme un site français à la pointe de l’innovation biotech par les chercheurs académiques et les grands groupes japonais et coréens.
On se souvient de Shinya Yamanaka, Prix Nobel 2012 pour ses travaux sur les cellules souches IPS.
Un mois après l’attribution de son prix, le chercheur japonais s’était rendu à Genopole, rencontrer Marc Peschanski, directeur du laboratoire I-Stem, expert français de la recherche sur les cellules souches (AFM-Téléthon, Inserm, Univ. d’Évry).
Le japonais Santen et le Coréen SK pharmteco ont acquis et financé des sociétés installées à Genopole. Inversement, des entreprises génopolitaines, comme Texcell, prestatrice de services en biosécurité, ou Synsight se déploient au Japon, en Corée et plus largement en Asie.
Nous avons des sujets d’intérêt commun et des opportunités s’ouvrent à nous. Dans le sillage immédiat de cette mission, le « Creative Economy Innovation Center » qui est un pôle de startups innovantes implanté à Séoul, se rendra dans les toutes prochaines semaines à Genopole, d’autres connexions et collaborations suivront ».