Alors que les candidats postdoctoraux du 3e appel ApogeeBio viennent de soumettre leur dossier, Genopole a réuni les sept lauréats des premières éditions le 27 février 2024 à l’Université d’Évry, pour une présentation de leurs travaux de recherche, suivie d’ateliers sur leurs projets professionnels et leur plan de carrière. ApogeeBio contribue à renforcer le réseau international de Genopole sur ses axes stratégiques.
Les lauréats des premières éditions ApogeeBio ont présenté leurs recherches post-doctorales en présence de Roxane Brachet et Victor Kreis, en charge du dispositif à Genopole, Christelle Monville et Véronique Fournié, respectivement vice-présidente recherche et appui aux projets de recherche/correspondante Europe de l’Université d’Evry Paris-Saclay, ainsi que certains tuteurs académiques. Leurs sujets couvrent des thèmes scientifiques majeurs à Genopole comme la biologie de synthèse, la bioproduction, la thérapie génique, le diagnostic, les mécanismes moléculaires et le ciblage thérapeutique.
Victor Kreis, chef de projet innovation digitale & programme européen à Genopole :
« En organisant cette journée, notre objectif était de faciliter les interactions entre les jeunes chercheurs et d’instaurer une dynamique de promotion. C’est crucial pour le développement personnel et scientifique des boursiers. Je crois que cette journée a apporté des bénéfices à tous les participants, plus particulièrement une meilleure appréciation de la diversité des recherches sur le site et une réflexion de fond sur leur carrière. Il s’agit d’une expérience que je souhaite vivement réitérer pour renforcer encore les liens créés avec ces jeunes scientifiques et entre eux, et contribuer à la dynamique scientifique à Genopole. »
ApogeeBio enrichit le réseau international de recherche et d’innovation de Genopole
ApogeeBio est un programme de financement et d’accompagnement de projets postdoctoraux, lancé en 2021 par Genopole, et soutenu par l’Europe (programme européen COFUND-Marie-Skłodowska-Curie H2020).
Il s’adresse aux jeunes chercheurs internationaux ou français résidant à l’étranger.
Genopole est accompagné dans cette action par ses partenaires académiques, les universités d’Évry et Paris-Saclay, Généthon, Télécom SudParis, l’Institut Mines-Télécom Business School, les tutelles CEA, CNRS et Inserm, ainsi que par les associations Science Accueil et ABG.
Les lauréats ApogeeBio, porteurs d’un projet de recherche dans un laboratoire académique ou une entreprise du biocluster, perçoivent, de Genopole, 24 mois de salaire et bénéficient d’un accompagnement, à la fois personnel pour leur accueil et leur immersion en Ile-de-France par Science Accueil, et professionnel pour préparer leur plan de carrière par ABG.
Les sept lauréats renforcent les filières stratégiques « Thérapies innovantes » et « Bioéconomie-Décarbonation » de Genopole
Vijay Ingole (Inde) conçoit, construit et optimise, au sein de la société Synovance, un bioprocédé de production d’indirubine par la bactérie Escherichia coli.
La molécule aux propriétés biomédicales connues, peut aussi remplacer les pigments rouges, synthétiques ou issus de cochenilles, employés notamment dans l’industrie cosmétique. Vijay projette d’exploiter l’expertise technologique acquise chez Synovance en lançant sa propre start-up ou en rejoignant une société biotech.
Luana Claudino de Melo (Brésil), accueillie dans l’entreprise Enalees, développe pour un usage vétérinaire un kit de diagnostic rapide de l’antibiorésistance des bactéries infectieuses basé sur la technologie de PCR en boucle isotherme (LAMP PCR), utilisable directement en clinique.
L’approche « One Health » de considération conjointe de la santé humaine, animale et environnementale, nécessaire pour lutter contre le fléau de la résistance aux antibiotiques, motive particulièrement Luana.
Elle a acquis, en plus d’une expertise en génomique, biotechnologies et bio-informatique, des compétences transdisciplinaires en étude de marché.
Jesus Mercado Cordova (Vénézuela) construit dans le laboratoire de sciences humaines et sociales Litem (Laboratoire en innovation, technologies, économie et management), un modèle informatique multi-agent pour étudier la diffusion de l’innovation technologique dans le secteur des biocarburants. Le modèle, adapté aux systèmes complexes, prend en compte l’interaction du marché avec les consommateurs, les producteurs et les décideurs politiques.
Face aux enjeux que représentent aujourd’hui les bioénergies, les sciences sociales peuvent apporter un éclairage utile.
Avtar Stain (Inde) développe un procédé de production en cellules mammifères de Lébécétine, une protéine qui offre une solution thérapeutique aux patients atteints de DMLA qui ne répondent pas aux traitements conventionnels.
L’objectif est de produire cette protéine, habituellement extraite du venin de dizaines de milliers de serpents chaque année, à grande échelle en bioréacteurs.
Avtar mène ce projet au sein de la start-up Lamark Biotech et de l’Institut de la Vision.
Binita Goswami (Inde) a rejoint le laboratoire SABNP où elle explore les interactions moléculaires impliquées dans la régulation du suppresseur de tumeur p53, avec la protéine WIG-1 et l’ARN non codant miR-125b.
Son objectif est de comprendre les effets fonctionnels de l’interaction sur la réponse cellulaire aux dommages de l’ADN. Binita se félicite de l’accès qui lui est donné à des technologies de pointe, et notamment à la méthode MT bench développée par le laboratoire. Elle bénéficie également de la collaboration avec la start-up Synsight pour envisager le criblage de médicaments ciblant cette interaction.
Jeannette Zanker (Allemagne) mène ses travaux à Généthon. Elle cherche à mieux comprendre le processus de transfert de gènes par les vecteurs viraux adéno-associés (AAV), à déterminer les facteurs impliqués aux différentes étapes du procédé et les effets de l’âge du patient. Jeannette développe pour cela un système cellulaire qui imite le vieillissement et permet l’étude en imagerie du mouvement de l’AAV dans la cellule.
Son objectif final est d’améliorer l’efficacité de la thérapie génique de dystrophies musculaires.
Matteo Marcello (Italie) est également accueilli à Généthon où il conçoit des myoorganoïdes à partir de cellules souches iPS issues de personnes atteintes ou non de la myopathie de Duchenne. Ces structures modélisant les muscles squelettiques constitueront une plateforme de test des mécanismes musculaires, de la physiopathologie de la maladie de Duchenne et de l’efficacité thérapeutique de traitements pharmacologiques ou de thérapies géniques.
ApogeeBio, c’est également aider les lauréats à réussir leur carrière
L’après-midi du workshop a été consacrée à des ateliers destinés à aider les post-doctorants lauréats à se projeter sur l’après ApogeeBio, à tirer parti de l’expérience post-doctorale acquise et construire leur plan de carrière.
Les jeunes scientifiques ont apprécié en particulier les méthodes et outils donnés par l’animatrice de l’atelier Kristina Berkut, de l’association ABG, pour explorer le marché international de l’emploi et identifier les recruteurs et les postes, et l’éclairage apporté sur les opportunités en dehors de l’université :
« For me it was really an excellent workshop to know European job market for PhDs. (…) I learned how to plan the career outside academia, got a lot of information about how to approach employers, and how to do networking.«