Genopole s’est rendu du 4 au 11 octobre au Japon, avec pour principale destination, le congrès BioJapan, l’événement dédié aux biotechnologies le plus important organisé en Asie qui attire 17 000 visiteurs et près de 1 000 exposants de 34 pays : l’opportunité majeure offerte sur le continent asiatique d’étoffer son réseau international d’investisseurs et de grands groupes et de faire valoir auprès d’eux les sociétés génopolitaines. Deux étaient du voyage : Abolis Biotechnologies et Ispiron, accompagnées par Laurence Lacroix-Orio, directrice du Pôle Croissance et Prospection de Genopole, Paul Caroën, Program Manager et Alexis Biton, coordinateur des affaires internationales.
Le marché de la bioindustrie japonaise, estimé à 32 milliards de dollars en 2019 par l’Organisation pour le Développement des Nouvelles Énergies et Technologies Industrielles (NEDO), présente des opportunités significatives pour Genopole et ses sociétés.
Dynamique en recherche médicale, secteur fortement soutenu, notamment en raison du vieillissement de la population, le Japon s’ouvre aux collaborations avec des startups étrangères pour renforcer le déploiement commercial d’applications innovantes en médecine régénérative, édition génomique et intelligence artificielle, principales thématiques de l’édition 2024 du congrès BioJapan.
La mission Genopole, conçue avec le soutien de la CCI française établie au Japon et de Hello Tomorrow, avait pour destinations principales :
- Le congrès BioJapan, du 9 au 11 octobre à Yokohama au sud de Tokyo, pour une présentation de l’écosystème de Genopole, de ses programmes d’accompagnement de startups innovantes, de ses projets de développement de surfaces pour la bioindustrie.
- La conférence Global Life Science Session 2024 organisée par Link-J, pour développer notre réseau de clusters japonais et étrangers, organisations gouvernementales et startups, le 8 octobre à Tokyo.
- La conférence EU-Japan Biotech & Pharma Partnering Conference 2024, axée sur les biotechnologies et les produits pharmaceutiques, le 7 octobre dans le centre d’Osaka
- Le iPark Global Showcase suivi de la visite du IPark Science le 8 octobre à Shonan, au sud-ouest de Tokyo.
- La visite du Kobe Biomedical Innovation Center.
Les grands rendez-vous internationaux comme BioJapan optimisent en un temps court, les opportunités de contacts avec les acteurs des plus grands bioclusters mondiaux (San Diego, Australie, Taiwan…).
« Participer à BioJapan renforce le positionnement de Genopole et de la Région Île-de-France par rapport à d’autres clusters européens, en montrant à l’écosystème biotech asiatique notre capacité à opérer sur la scène internationale dans le domaine de la santé et de la bioéconomie » indique Laurence Lacroix-Orio, directrice du Pôle Croissance et Prospection de Genopole.
Chaque rencontre, chaque visite confronte notre savoir-faire à d’autres modèles d’accompagnement économique et industriel des sociétés. L’exemple du IPark Science à Shonan s’est avéré très inspirant. Edifié sur un ancien site de la firme pharmaceutique Takeda, fondé sur le même modèle que Genopole, rassemblant des laboratoires, de grandes entreprises et des startups innovantes, le IPark Science s’étend sur d’immenses surfaces et intègre des flux de circulation et des espaces de pause propices aux échanges entre chercheurs et entrepreneurs.
La visite du Kobe Biomedical Innovation Center, qui rassemble 350 instituts de recherche, hôpitaux, universités, sociétés pharmaceutiques, fabricants d’appareils médicaux et sociétés diverses, ouvre également plusieurs pistes de collaborations.
« C’est un cluster frère, souligne Alexis Biton, coordinateur des affaires internationales. Nous sommes alignés sur les sujets de recherche en santé, notamment dans le domaine des thérapies régénératives. Nous avons la même philosophie, le même âge… nous avons organisé en septembre un webinaire avec eux pour faire connaître à nos sociétés les opportunités de développement au Japon et nous les accueillons en novembre pour une visite de Généthon ».
Les sociétés génopolitaines visibles à l’international
Grâce aux missions exploratoires de Genopole, les sociétés génopolitaines accroissent leur visibilité à l’international.
« Le Japon est en recherche de collaborations. Nous leur avons ouvert notre portefeuille de startups innovantes », souligne Laurence Lacroix-Orio. Plusieurs grands groupes pharmas, après nos prises de parole à BioJapan et LinkJ, nous ont fait part de leur intérêt à découvrir de nouvelles technologies dans le secteur des thérapies innovantes, de l’ophtalmologie, des pathologies liées au vieillissement, des allergies, des maladies infectieuses ».
Outre la recherche d’innovations médicales, l’équipe Genopole a noté un net intérêt des Japonais pour la conception d’aliments durables, pour l’agriculture cellulaire, le développement de produits alternatifs à la viande.
« Nous voudrions associer l’association JBA (Japan Bioindustrie Association) au board de notre projet européen Aprovals dédié à l’agriculture cellulaire, pour échanger sur les bonnes pratiques et réglementations du Japon dans le domaine de la Foodtech » annonce Alexis Biton.
« Le Japon a pris du retard en biotech et souhaite intensifier son soutien à la bioindustrie, notamment à des projets de fermentation, confirme Laurence Lacroix-Orio. Au niveau institutionnel, nos discussions sur place ont conforté nos liens avec l’Organisation pour le développement des nouvelles énergies et technologies industrielles (NEDO), une structure de l’Etat japonais qui consacre d’importants financements en faveur de la bioindustrie. Nous allons développer des programmes d’accélération communs et nous retrouver chaque mois pour un webinaire d’échanges d’informations auquel participeront leurs partenaires internationaux et les sociétés accompagnées. Rendez-vous est pris début 2025 ».
Les témoignages d’Abolis Biotechnologies et Ispiron
Abolis Biotechnologies et Ispiron, deux sociétés de biotechnologies innovantes installées à Genopole, associées à la mission exploratoire, témoignent du bénéfice retiré.
Gwenaël Servant, vice-président Business et Stratégie de Abolis Biotechnologies, société spécialisée dans la conception de micro-organismes pour le développement de nouvelles solutions de bioproduction : « La participation à la mission de Genopole nous a permis de faire nos premiers pas au Japon. C’est un marché ouvert aux collaborations mais difficile à pénétrer depuis l’Europe. Il est nécessaire de se rendre sur place pour construire une relation de confiance. Genopole facilite ces mises en relation. Le Japon est conscient de son retard sur les biotechs, il est en train de s’organiser pour le combler notamment au travers de collaborations avec l’extérieur. J’ai obtenu des rendez-vous avec des pharma comme Takeda, d’autres également prometteurs avec des entreprises du secteur de la chimie de spécialité… J’ai eu aussi le plaisir de m’entretenir avec un professeur d’université de Taiwan, éminemment reconnu dans le domaine de la biologie de synthèse… il viendra visiter Abolis dans les prochains jours. Je suis partant pour toute autre mission qui ciblera les marchés que nous recherchons ! ».
Irina Gbalou, dirigeante d’Ispiron, toute jeune société axée sur le développement d’une nouvelle génération de bioréacteurs pour stabiliser les process de bioproduction, augmenter les rendements et réduire les coûts des médicaments de thérapie génique : « Le marché de la bioproduction s’accélère en Asie avec un taux de croissance supérieur à ceux des Etats-Unis et de l’Europe… Ce déplacement au Japon a confirmé la pertinence de notre projet auprès de sociétés de biotech et de CDMO (sous-traitants pharmaceutiques ayant pour cœur de métier le développement de process et la fabrication à l’échelle industrielle de médicaments dont des vecteurs viraux, des protéines recombinantes …). Lors du congrès BioJapan, j’ai eu l’opportunité de présenter Ispiron à plusieurs investisseurs et grands groupes et des discussions plus concrètes se sont poursuivies à mon retour en France. Au-delà du congrès BioJapan, nous avons eu accès à tout l’écosystème du Pôle Croissance de Genopole et gagné grâce à cela, une visibilité internationale. En dix jours, j’ai complété mon business plan, conforté le bien-fondé de notre projet au Japon, jaugé la concurrence mondiale et gagné en confiance… ».
