Installée à Genopole, Enalees associée à Bertin Technologies, a développé en 2020, un test de détection de l’ARN du SARS-CoV-2 par amplification isotherme à l’aide d’un lecteur transportable, validé avec le concours de l’Institut Pasteur.
Interview de Laurent Thiery, président et co-fondateur de Enalees suite à la cession de sa branche humaine à Biosynex
Quel périmètre recouvre la cession à Biosynex ?
Laurent Thiery : « Nous avons cédé tout le savoir-faire que nous avions développé depuis cinq ans sur la R&D et la production de tests diagnostiques de type PCR rapides (RT-LAMP) pour l’humain. Nous cédons principalement de l’immatériel. Nos employés restent chez Enalees et la plate-forme de production de tests, aménagée à Genopole dans 600 m2 de nouveaux locaux, demeure notre propriété et continue de fonctionner ».
Sur quelle activité se positionne Enalees ?
Laurent Thiery : « Enalees va continuer de produire des tests humains pour Biosynex pendant plus d’un an. Parallèlement, nous poursuivons le développement et la production de tests de détection de maladies infectieuses animales qui est notre cœur de métier. 80% des cliniques vétérinaires équines en France sont équipées de la solution Enalees. Nous produisons également à façon pour des partenaires, des tests de détection de bactéries dans l’air et sur les surfaces, ainsi que de micro-organismes pathogènes dans les aliments ».
Quel atout d’Enalees a motivé l’offre de Biosynex ?
Laurent Thiery : « Nous sommes les seuls en France avec ce niveau d’expertise en matière de tests de type PCR rapides. Notre technologie peut s’appliquer au dépistage chez l’humain mais notre activité historique, ce sont les tests vétérinaires, nous ne sommes donc pas concurrents. Nous avons également fait nos preuves sur plusieurs plans : technologique avec le développement de nos tests, industriel puisque nous produisons ces tests et enfin commercial puisque nous les vendons, et ce depuis cinq ans. Cette acquisition est un gain de temps pour Biosynex ; son objectif de concevoir et produire dans son usine de Strasbourg ses propres tests terrain de diagnostic humain, lui permet de répondre à la problématique de souveraineté nationale posée lors de la crise sanitaire.
Ces produits viseront un large panel de maladies infectieuses à commencer par la maladie de Lyme (dérivé directement de notre test utilisé en santé animale). De notre côté, cette cession correspond à notre ambition d’aider au développement de l’industrie de la PCR rapide en France ».
Quelles perspectives pour Enalees ?
Laurent Thiery : « Cette opération va nous permettre de financer notre plan de développement à l’international. Nous allons ouvrir trois filiales en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis pour la commercialisation de nos tests de détection de maladies infectieuses du cheval, du chat, du chien. Nous prévoyons de doubler l’effectif en 2022, passer de 25 à 50 salariés. Nous avons aussi un projet d’extension à Genopole, avec de nouveaux projets technologiques ».