L’ambitieux projet de formation par la réalité virtuelle « Show-me », porté par le laboratoire génopolitain Ibisc (Informatique, Bioinformatique et Systèmes Complexes, Université d’Evry Paris-Saclay), a été retenu par l’Agence nationale de la recherche (ANR). Sa sélection est une reconnaissance des compétences du biocluster dans les technologies numériques d’avenir et une nouvelle opportunité de synergies entre les chercheurs du site et les médecins.
Show-me marque une nouvelle étape dans la formation aux gestes chirurgicaux par la simulation.
Il ne s’agit pas ici de remplacer l’instructeur par un système automatique, mais bien de le conserver comme un élément central de la transmission du savoir-faire. Le patient, quant à lui, sera virtuel.
Lancé depuis le 1er mars 2021, Show-me se construira pendant 4 ans autour de deux axes de recherche complémentaires :
- une étude de l’interaction entre tuteur et apprenant visant à mieux comprendre le processus de transfert des compétences ;
- la conception de techniques d’interactions multimodales, c’est-à-dire d’outils de réalité virtuelle associant l’image, la parole et le geste.
La formation par la réalité virtuelle prend une place grandissante dans des secteurs professionnels de plus en plus variés et nombreux. Dans le domaine médical, elle trouve tout son intérêt en remplaçant le patient par un système virtuel.
Traditionnellement, les internes en médecine sont formés sur le modèle du compagnonnage en s’entraînant sur les patients au cours de stages hospitaliers encadrés par des experts. Pour des raisons d’éthique et de sécurité des patients, l’apprentissage par la simulation est déclaré une nécessité et une urgence par la Haute autorité de santé (HAS, rapport 2012). Elle devient un enjeu majeur, énoncé clairement dans la stratégie nationale Ma santé 2022.
Le projet Show-me rassemblera autour du laboratoire Ibisc le Centre de simulation en santé de la Faculté de Médecine Paris-Saclay LabForSims, le Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique – LISN (UMR Université Paris-Saclay/CNRS/INRIA/CentraleSupélec) et le Laboratoire des Sciences du Numérique de Nantes – LS2N.
Il vise les premières phases de l’apprentissage, quand il ne s’agit pas de s’entraîner seul en répétant le geste expert, mais quand l’apprenant doit être guidé pour se former aux principes de base du geste chirurgical.
L’objectif est de simplifier le lien formateur – apprenant grâce à des interfaces multimodales innovantes. Les technologies comme le bras à retour de force donneront au formateur les outils pour accompagner l’apprenant et adapter la formation à sa progression. A terme, former à distance, voire former plusieurs jeunes internes simultanément pourrait être envisageable.