Première banque européenne pour les maladies génétiques, la banque d’ADN et de cellules est installée au cœur du laboratoire Généthon. Elle est l’une des 26 plateformes technologiques du biocluster Genopole.
Elle s’est associée à un consortium international de 200 institutions dans 20 pays dans l’objectif d’explorer, à une échelle encore jamais atteinte, les variations d’ADN associées à la sclérose latérale amyotrophique (SLA). La banque d’ADN et de cellules a fourni près de 2 500 échantillons d’ADN de patients atteints de la maladie.
La SLA, appelée aussi maladie de Charcot, est une maladie neurodégénérative qui atteint les motoneurones et paralyse progressivement tous les muscles. Elle apparaît souvent après 50 ans. La maladie est familiale dans environ 10% des cas, donc de composante en partie génétique. Les facteurs déclenchants de cette maladie complexe, d’origine à la fois génétique et environnementale, ne sont pas encore élucidés.
L’effectif massif d’individus inclus – plus 150 000 personnes – et la combinaison de la méthode de corrélation entre variations dans le génome et maladie (méthode GWAS), du séquençage intégral de génomes et d’analyses quantitatives du niveau d’expression des gènes, a mis en lumière 15 séquences d’ADN de notre génome qui contribuent au risque de développer la maladie de Charcot. Les chercheurs ont pu les classer en quatre catégories :
- des gènes montrant uniquement des mutations rares, présentes chez une faible proportion de patients ;
- deux gènes dans lesquelles des mutations à la fois communes et rares sont trouvées parmi les patients ;
- des séquences anormalement répétées dans notre génome ;
- des séquences impliquées dans la régulation génique.
Une analyse croisée a montré que certains de ces facteurs génétiques de risque sont impliqués dans d’autres troubles neurodégénératifs comme la maladie d’Alzheimer, Parkinson ou la sclérose en plaque, avec une particularité toutefois : les gènes associés à un risque accru de SLA s’expriment uniquement dans les tissus cérébraux, et non dans le système nerveux central ou les muscles, et plus spécifiquement dans les neurones.
Enfin, l’étude révèle le rôle probant du taux élevé de cholestérol parmi les facteurs de risque liés à l’environnement et au mode de vie.
L’identification de 15 séquences génomiques (des gènes et des séquences répétées) de risque pour la sclérose latérale amyotrophique ou maladie de Charcot, la démonstration que leur effet est spécifique aux neurones ainsi que la preuve du rôle du taux de cholestérol constituent des résultats clés pour de futures études des mécanismes impliqués dans la maladie et la recherche de pistes thérapeutiques.