Ces résultats prometteurs sont issus notamment des travaux de Nicolas Tricaud (nicolas.tricaud@inserm.fr), qui a créé l’équipe de recherche « Maladies des fibres myélinisées » à l’institut I-Stem en 2020 grâce au dispositif Atige de Genopole
Les pathologies de Charcot Marie Tooth provoquent des atrophies musculaires au niveau des extrémités des membres, des déformations des mains et des pieds et un handicap à la marche. Le type 1A est dû à une duplication du gène codant pour la protéine PMP22. L’anomalie provoque sa surproduction et la dégénération de la gaine de myéline, qui assure en conditions normales la bonne conduction de l’influx nerveux.
L’approche de thérapie génique mise au point par les chercheurs vise à apporter dans les cellules de Schwann touchées par la maladie un ARN dit « interférent », c’est-à-dire inhibant l’expression du gène PMP22 et diminuant ainsi la production de la protéine. Un vecteur viral adéno-associé de type 9, ciblant les cellules de Schwann et portant le gène de l’ARN interférent, a été directement injecté dans le nerf sciatique de rats atteints par la maladie.
Une seule injection à un jeune âge a restauré un niveau d’expression de PMP22 comparable à la normale et prévenu les déficiences motrices et sensorielles pendant 1 an, soit environ un tiers de la vie de l’animal. L’étude est publiée dans la revue Nature Communications du 21 avril 2021.
L’injection intra-nerveuse a permis d’introduire le vecteur médicament dans une très large proportion des cellules de Schwann, cibles du traitement. Elle a aussi limité sa diffusion dans l’organisme et ainsi évité la réponse immunitaire qui représente un risque majeur de perte d’efficacité pour les thérapies géniques par vecteurs viraux.