Evry-Courcouronnes, le 5 décembre 2024
Lors de la Journée Nationale de l’Innovation en Santé Numérique, organisée par le ministère de la Santé et de l’Accès aux soins, qui s’est tenue hier au Palais des congrès d’Issy, Aymeric Perchant, directeur de projet à la délégation au numérique en santé, a annoncé les projets lauréats de la 3ème vague de l’AAP « Tiers-Lieux d’Expérimentation » dont D4MedTech fait partie.
Cet AAP s’inscrit dans un programme pluriannuel, doté de 63 M€, répartis sur les cinq années couvertes par l’appel à projets de 2023 à 2027. Il vise à financer des Tiers-Lieux d’Expérimentation pour des nouvelles solutions numériques favorisant la médecine 5P (préventive, prédictive, participative, personnalisée, pertinente).
Cette action vient répondre au manque de terrains d’expérimentation, une limite identifiée au développement de la filière numérique en santé. Jusqu’à 37 tiers-lieux d’expérimentation ont ainsi été sélectionnés entre 2022 et 2024, selon trois vagues successives, opérées par la Banque des Territoires pour le compte de l’État.
Le projet D4Medtech sélectionné dans le cadre de cette 3ème vague vise à développer l’innovation et les solutions numériques qui structureront les parcours de soins en diabétologie, défi de santé publique majeur.
« L’obtention de ce projet dans le cadre de l’AAP « Tiers-Lieux d’Expérimentation » est une reconnaissance de l’excellence et de l’engagement de Genopole et de nos partenaires. Je tiens à féliciter chaleureusement toutes les équipes et partenaires impliqués dans cette belle réussite. D4MedTech incarne une ambition commune : transformer les parcours de soins en diabétologie grâce à des solutions numériques innovantes, tout en renforçant notre positionnement en tant que pôle d’excellence en santé numérique, » déclare Stéphane Beaudet, Président, GIP Genopole.
Le diabète est une véritable épidémie mondiale : en France, plus de 4 millions de personnes sont touchées, avec une prévalence particulièrement élevée en Île-de-France, où 600 000 personnes sont concernées. La progression alarmante de cette pathologie, notamment chez des populations plus jeunes, s’accompagne de défis majeurs pour les systèmes de santé :
- Saturation des capacités hospitalières, centrées sur des soins complexes ;
- Manque d’infrastructures adaptées pour le suivi et la prévention des patients non sévères ;
- Renoncement aux soins par les populations les plus précaires face à une offre perçue comme inhospitalière.
Dans ce contexte, le numérique en santé représente une opportunité majeure pour améliorer les parcours de soins, prévenir les complications et optimiser l’organisation des services. D4MedTech s’inscrit pleinement dans cette dynamique en offrant un cadre unique d’expérimentation et de validation pour des solutions numériques innovantes, centrées sur le patient et répondant aux principes de la médecine 5P.
D4MedTech : des expertises complémentaires au service de l’innovation
Conçu pour relever ces défis, le tiers-lieu D4MedTech s’appuiera sur une collaboration unique entre les acteurs hospitaliers, industriels et institutionnels. Porté par un consortium piloté par Genopole, il réunit le CHSF (Centre Hospitalier Sud-Francilien), la SATT Paris-Saclay, EIT Health France, et le CERITD (Centre d’Étude et de Recherche pour l’Intensification du Traitement du Diabète).
Ce consortium pluridisciplinaire réunit des compétences de premier plan :
- Genopole apporte son écosystème de recherche et d’innovation ainsi que ses programmes d’accompagnement (Appel à Idées Innovantes, SHAKER, GENE.iO) pour soutenir l’émergence et le développement de projets à fort potentiel. Avec son réseau de grands groupes et investisseurs internationaux, Genopole assure également la coordination opérationnelle du tiers-lieu.
- Le CHSF met à disposition ses files actives de patients et son expertise médicale, avec le soutien de son Unité de Recherche Clinique. En s’appuyant sur une offre de soins intégrée ville-hôpital, le CHSF favorise un lien direct entre les besoins des patients et les innovations numériques.
- EIT Health France enrichit le projet par son expertise sur le développement et l’évaluation des dispositifs médicaux numériques, ainsi que par son rôle de catalyseur de projets au niveau national et européen. Ses initiatives d’animation et de mise en relation avec des partenaires stratégiques et experts du secteur renforcent le dynamisme du tiers-lieu.
- La SATT Paris-Saclay, spécialisée dans le transfert de technologies, identifie des projets de recherche émergents et accompagne leur maturation. Ce partenaire joue un rôle clé dans l’intégration des projets au sein du dispositif D4MedTech.
- Le CERITD apporte son expertise en innovation et santé numérique, forte d’un suivi de plus de 1 350 patients diabétiques et de bases de données avancées (électroniques et génétiques). Grâce à ses activités de recherche et partenariats stratégiques, il garantit une vision clinique et technique au service des patients.
« D4MedTech se distingue par une approche inclusive, visant à réduire les inégalités de santé grâce à des solutions adaptées aux populations vulnérables, une ambition territoriale forte, en consolidant les expertises des membres du consortium et un cadre d’expérimentation unique, permettant le développement, la validation et le déploiement de technologies numériques en conditions réelles, » explique Natacha Vitrat, Responsable Innovation numérique et biomédicale, Genopole. « Ce projet ouvre la voie à l’excellence et à un positionnement en santé numérique pour Genopole, porteur du projet. En devenant lauréat de l’AAP « Tiers-Lieux d’Expérimentation », D4MedTech bénéficie d’un soutien stratégique pour accélérer son développement et amplifier son impact. Ce tiers-lieu incarnera un modèle de collaboration territoriale, avec une ambition de déploiement national et européen. »
Le numérique en santé : un levier pour transformer les parcours de soins
Dans le contexte du diabète, les technologies numériques offrent des perspectives inédites pour :
- la prévention et la détection précoce grâce des technologies telles que des tests prédictifs ou des outils d’intelligence artificielle ;
- la gestion des complications notamment via des dispositifs connectés comme les CGM (dispositifs de surveillance continue de la glycémie) ou les pompes à insuline connectées pour le suivi des patients et l’éducation thérapeutique ;
- l’optimisation organisationnelle, en fluidifiant les parcours de soins entre la ville et l’hôpital.