L’année 2022 marque un tournant dans la carrière d’Olivier Biondi : il est nommé professeur des universités à l’Université d’Evry Paris-Saclay, constitue grâce au soutien ATIGE sa propre équipe au sein du LBEPS et lance des travaux sur les effets de l’exercice physique sur les maladies neuromusculaires. Il nous présente ses recherches pionnières ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques notamment des approches innovantes combinant exercice physique et thérapies pharmacologique, génique ou cellulaire.
Quel est l’enjeu de vos recherches au sein du LBEPS ?
Olivier Biondi : « Nos recherches sont centrées sur la compréhension des effets de l’exercice physique sur les maladies neuromusculaires et les mécanismes qui sous-tendent ces effets, bénéfiques ou délétères. C’est un enjeu clé, notamment en clinique où il est important de pouvoir donner des arguments scientifiques aux médecins pour aider à orienter la prise en charge des patients. »
En quoi consistent vos travaux ?
Olivier Biondi : « Nous mettons en place des protocoles pour avoir une vue assez large des mécanismes d’action de l’exercice physique puis par des analyses plus fines, cellulaires ou moléculaires, nous cherchons à mieux comprendre les mécanismes activés.
On recherche par exemple des activités enzymatiques, c’est-à-dire l’activité de certaines protéines à l’intérieur du muscle, fondamentales pour la fonction musculaire, mais aussi certaines protéines clés que l’on appelle de signalisation, qui interviennent dans le passage de l’information de l’extérieur de la cellule vers l’intérieur de la cellule pour lutter contre cette maladie. »
En quoi ces recherches sont-elles pionnières ?
Olivier Biondi : « Nos recherches sont pionnières dans l’idée de pouvoir adapter les conditions de réalisation de l’exercice à chaque individu et à chaque pathologie, de personnaliser la prise en charge.
D’autre part, comme l’exercice physique agit sur les effets secondaires des maladies et sur plusieurs organes, musculaires, mais aussi cardiovasculaires, hépatiques…, on peut l’imaginer en complément d’autres approches thérapeutiques, pharmacologiques, thérapie génique… »
Quel est l’intérêt pour vous d’être à Genopole ?
Olivier Biondi : « Ce qui m’intéresse dans l’écosystème génopolitain c’est la possibilité de collaborer avec différentes structures, académiques ou privées, notamment le laboratoire de Biologie de l’Exercice pour la Performance et la Santé dirigé par le professeur Claire Thomas-Junius, mais aussi Généthon pour la R&D autour des thérapies et Yposkesi pour la production de vecteurs de thérapie génique de haut grade clinique. »
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En résumé :
Les travaux d’Olivier Biondi ont pour objectifs de :
- à court terme, comprendre les mécanismes activés par l’exercice physique dans le cadre des maladies neuromusculaires ;
- à moyen terme, développer des outils de mesures métaboliques (biomarqueurs, notamment du métabolisme énergétique, mesurés sur biopsie, prélèvement sanguin ou imagerie) de manière à déterminer l’exercice le plus adapté et personnaliser la prise en charge clinique ;
- à long terme, combiner l’exercice physique avec d’autres approches thérapeutiques pour créer un effet de synergie et faire de l’exercice un complément bénéfique pour les patients.